Le vivre-ensemble: définition et déclinaison en éducation

Vivre-ensemble. Exigence de notre époque (Conseil de l’Europe, 2008), clé de voûte de l’éducation pour le XXIe siècle (UNESCO, 2003), le vivre-ensemble est devenu omniprésent dans le discours social et politique. Par ailleurs, si l’usage de ce nom composé est désormais répandu, il paraît plutôt flou et polysémique. Nous avons donc entrepris d’en découvrir le sens dans le discours scientifique. Plus spécifiquement, nous avons choisi de l’explorer par l’analyse de publications scientifiques relevant du champ de l’éducation où le terme « vivre-ensemble » – ou « vivre ensemble » – figure dans le titre.       À l’occasion de cette conférence, après une brève présentation de la problématique qui a mené à nous intéresser aux usages de l’expression « vivre-ensemble » dans le discours en sciences de l’éducation et de la méthodologie de recherche qualitative-interprétative empruntée, nous nous attarderons aux résultats obtenus : une définition minimale commune du vivre-ensemble et ses quatre déclinaisons (soit 4 types de réponses à la question des moyens ‒ comment instaurer un bien vivre-ensemble).  En fin de parcours, nous aborderons l’importance de l’espace de parole dans la définition du vivre-ensemble.  

Titre de la conférence: Demande d'asile, demande d'école: la scolarisation des enfants de demandeurs d'asile

Les temporalités du vivre-ensemble. Une réflexion à partir du cas de l’école française aujourd’hui

Il y a aujourd’hui une conception normative dominante du vivre ensemble à l’école et par l’école. Elle s’inscrit dans une philosophie inclusive de l’école, faisant à chacun sa place, traitant chacun avec une exigence bienveillante (une bienveillance exigeante), lui assurant le droit à dire les appartenances qu’il se reconnait et à en changer. Cette conception d’une école accueillante à la « diversité » circule par divers canaux officiels ou non. Il serait superficiel de l’attribuer au seul travail d’instances internationales comme l’UNESCO ou le Conseil de l’Europe, car les experts de ces organisations ne leur appartiennent pas. Ils viennent de divers pays et sont eux-mêmes influencés par autre chose. Si l’on cherche une matrice commune à ces idées, c’est sans doute dans la Déclaration universelle des droits de l’homme, proclamée au lendemain de la seconde guerre mondiale, qu’on pourrait la trouver.
Cependant quelle influence ont ces idées dans le concret de nos organisations scolaires ? L’histoire récente de la France amène à formuler l’hypothèse qu’elles sont représentées au sein des administrations de service, y compris (mais pas seulement et pas particulièrement) dans l’organisation scolaire. Mais elles sont prises en étau entre les conceptions normatives qui émanent des jeux politiciens et des emballements médiatiques sur la scène centrale, et les idées profanes qui des professionnels qui se retrouvent à faire « équipe » dans les établissements. Or les discours politiques s’affrontent et les politiques changent, parfois rapidement...